La fromagerie du Troupeau Bénit, le secret bien gardé des Laurentides.

Depuis près de 20 ans, les soeurs du Saint Monastère Vierge Marie la Consolatrice produisent de la feta. Même les Grecs en visite viennent goûter les fromages du monastère niché dans la forêt de Brownsburg-Chatham. Les fromages connaissent aujourd’hui un tel succès que la fromagerie devra augmenter sa production pour répondre à la demande croissante.

L’histoire de leur fromage feta fait sourire puisque la première fois que soeur Macrina a fait goûter le fromage feta du monastère aux religieuses, elles sont demeurées silencieuses plusieurs minutes et elles faisaient un peu la grimace… L’une des soeurs s’est finalement écriée : « C’est trop amer ! Dieu va t’aider pour la recette !

La recette a été maintes fois transformée pour atteindre la Sainte Trinité des fetas : « Pas trop salée ni granulée, et ce goût de crème… Il a fallu pousser nos recherches très loin, affiner à la température parfaite pour que le ferment lactique se développe ! », clame la soeur.

En riant, soeur Macrina, qui supervise aujourd’hui la production de la fromagerie, avance que si leur feta est si bonne, c’est parce qu’il y a eu une touche d’intervention divine. « Notre fromagerie s’appelle Le Troupeau bénit, ce n’est pas pour rien. Il y a le troupeau de brebis qui nous amène le fromage et nous, le troupeau de soeurs, qui suivons notre berger, Dieu ! » Le chemin parcouru depuis les premiers litres de lait sortis du monastère est immense.  Mais la fromagerie aurait bien pu ne jamais voir le jour si des chèvres ne s’étaient pas mises sur leur sainte route…

Au début des années 1990, la communauté grecque montréalaise voulais un monastère orthodoxe. En arrivant dans la région, la mère supérieure Thekla cherche un terrain accessible. Une vieille ferme lui fait de l’oeil dans les Laurentides, à une heure de route de la métropole. Le lieu est idéal, mais des chèvres y ont établi leurs pénates. Afin de pouvoir obtenir le permis de construction, elle doit conserver une activité agricole : ainsi la décision fût prise de se lancer dans la production de lait et de fromage. En 1993, le Saint Monastère Vierge Marie la Consolatrice est fondé.

Au départ, le lait et le fromage ne sont utilisés que pour les besoins de la communauté. Mais rapidement elles accumulent des surplus, elles misent donc sur la vente. La première étiquette est apposée sur un fromage du Troupeau bénit en 2001, et depuis le succès ne les quitte plus. Le troupeau de chèvres a toutefois déserté le monastère pour être vendu car les sœurs trouvaient difficile de s’en occuper particulièrement en hiver. Elle achète maintenant le lait nécessaire à leur production.

Les soeurs peine à répondre à la demande et souhaitent investir afin de doubler la production pour ainsi répondre à la demande sans cesse grandissante des épiceries et clients institutionnels. Des pourparlers sont en cours afin d’amorcer un projet de modernisation.

Longue vie à la fromagerie du Troupeau Bénit !